De digressions en apartés, de copinages éhontés en précisions d'entomologiste, d'interminables parenthèses de doctorat en poings sur les «i» (l'usage qu'il fait de la syntaxe montre bien qu'en matière de provocation, on peut encore innover), Labelle-Rojoux dresse un vertigineux panorama. Son érudition bordélique (c'est plus qu'un gai savoir) donne le ton et se garde bien de figer, d'idolâtrer, de panthéonner. Pierre de touche et pierre d'achoppement (puisque aussi bien le skandalon, ou scandalum, selon qu'on va se faire voir chez les uns ou les autres, est ce sur quoi l'on bute, ce qui fait obstacle), pierre de lune qui laisse rêveur, le présent essai montre comment la percée des avant-gardes, l'émergence de la modernité et la notion de scandale ont eu les parties intimement et parfois douloureusement liées.
«Tout a été fait», se renfrogne-t-on. On connaît la peu sexpistolienne rengaine. Riff, snif. Ou sniff. Pédagogues indignes, mal contenues, mal retenues, ces «leçons de scandale» se font fort de ne pas en donner, des leçons, mais de fredonner une morale immorale, sans nostalgie ni prosélytisme : tout reste à faire, à défaire, à refaire...
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