Les angoisses croissantes du XXe siècle devant le devenir
de la nature et de ses locataires humains se sont rassemblées
en un mouvement qui a récupéré le nom d'une
science, l'écologie, avant d'en «corriger» le contenu.
Espérant un soutien concret à leurs projets, voire une
augmentation des budgets, les chercheurs n'ont opposé
qu'une faible résistance à cet emballement. Trente ans
plus tard, un constat consternant s'impose : l'écologie,
née du darwinisme avec la mission de produire des
synthèses, subit un étouffement, alors même que sa
nécessité s'avère effectivement criante. Des principes
moraux se substituent d'autorité aux règles de méthode,
la vision pernicieuse d'une prétendue «place de l'homme
dans la nature» bloque l'urgence vitale d'une écologie
humaine complète, et une mosaïque de «sciences de
l'environnement» confie l'exercice de la synthèse à un
«bon sens» ivre de nostalgies.
Cet essai récapitule les conditions d'existence de l'écologie,
montrant que, depuis sa naissance jusqu'aujourd'hui,
elle a subi d'incessantes tentatives de kidnapping. Seule
science de la vie à pouvoir aborder des faits sociaux, elle
attire irrésistiblement le désir de fixer les lois de la société
depuis la nature.
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