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Plusieurs des problèmes cruciaux de l’institution scolaire sont pour une part irréductible des problèmes philosophiques. C’est la thèse de ce livre, qui veut attirer l’attention sur cette dimension oubliée, systématiquement méconnue dans les débats qui entourent l’école, que ce soit en France ou dans d’autres pays. Ces problèmes sont philosophiques pour autant qu’ils ont trait à des principes, ceux qui sont censés régir l’institution scolaire. Ces principes sont aujourd’hui confus ou introuvables, notamment s’agissant de la nature précise de ce qui est à enseigner et de ce qui est à évaluer. Tous les acteurs et partenaires de l’institution scolaire sont sensibles à cette déficience. Redresser les questions mal posées a toujours été l’une des vocations de la philosophie. L’urgence de cette « question philosophique » qu’est l’École tient beaucoup à une situation paradoxale : à quelques exceptions près, comme en France Marcel Gauchet, les philosophes de profession s’en sont détournés. Et pourtant, entre l’activité philosophique et la question de l’éducation, il existe un lien originel et indissoluble : philosopher, c’est enseigner, ou du moins prendre position sur un enseignement possible. L'auteur pose à neuf des questions concernant la définition de l’éducation, l’autorité et le sens des savoirs, l’idée d’« école juste » ou la « fracture pédagogique ». À travers chacune de ses analyses, l’idée s’impose et se précise : la vraie démocratisation de l’école passe par sa réconciliation avec la culture.