Fernand Oury (1920-1998), innovateur pédagogique original dès avant sa rencontre avec Célestin Freinet (1949), qui voit ses intuitions et expérimentations de jeune enseignant confirmées par les élaborations du fondateur de la pédagogie coopérative : la pédagogie frontale et sa concrétisation quasi-caricaturale dans l’organisation de l’école-caserne sont une impasse non seulement pédagogique mais anthropologique. Mais les pédagogies « libertaires » le sont tout autant, qui laissent la « liberté ensauvagée » à sa propre pente autodestructrice. Marqué dès les années 50 par les nouvelles voies de compréhension de la vie psychique ouvertes par la psychanalyse, il réélabore au profit de l’école les concepts et outils forgés par la psychothérapie institutionnelle (François Tosquelles, Jean Oury). De la collaboration avec son frère Jean et avec ses partenaires d’abord parisiens de l’École Moderne vont naître, avec Aïda Vasquez, Jacques Pain, Catherine Pochet et Françoise Thébaudin un ensemble d’oeuvres qui exposent les implications d’une nouvelle figure de l’« instituteur » : le créateur ou l’initiateur des « institutions », dispositifs d’articulation concrète du Désir avec la Loi.
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