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Si la carte scolaire fait l’objet d’un débat si vif en France, c’est qu’elle cristallise des enjeux fondamentaux. Censée répartir les élèves en fonction de leur lieu de résidence, elle peine à remplir son objectif de mixité, et contribue parfois à renforcer la ségrégation. Ce débat est donc aussi celui de la possibilité de maintenir la mixité comme horizon pertinent des politiques urbaines et scolaires. À partir d’une étude de la banlieue ouest de Paris, l’auteur propose une analyse détaillée des contextes urbains et scolaires dans lesquels évoluent les ménages. Il en ressort une image plus complexe que celle des seules pratiques d’évitement des classes moyennes. L’offre et la carte scolaires concernent de façon profondément inégalitaire les différentes classes sociales, au profit des classes supérieures. La question n’est donc pas d’être pour ou contre la carte scolaire, mais d’éclairer les mécanismes en jeu. Qui a intérêt à la ségrégation urbaine et scolaire ? Qui sont les perdants et les gagnants de l’application de la carte scolaire ? Qui a intérêt à son abandon ? Ce livre plaide pour une réforme profonde de ce dispositif. Mais maintenir un objectif de mixité est aussi un choix politique au sens fort, engageant une vision de la société et de son devenir. L’auteur entend en préciser les enjeux et les effets sur la cohésion sociale.