«Tu seras un grand homme, aussi illustre que l'administrateur
d'Offoumou», martela le maître des lieux en se
penchant sur le berceau de son fils nouvellement né. «J'y mettrai
les moyens nécessaires», conclut-il. Ainsi, entre pouvoirs
étranges reçus de ses oncles et l'éducation auprès du prélat -
Pierre Himler -, Joseph Ottou présenta d'énormes qualités.
Parvenu au pouvoir, Joseph Ottou allia indifférence et cruauté
dans l'action, suscitant l'indignation de ses soutiens.
«Mon fils, tes actes nous déshonorent», observa alors le Père
Prosper Ater. «Il n'est pas des nôtres», le renia Vep - son oncle.
L'Église et des parents se désolidarisèrent de ce dirigeant de plus
en plus embarrassant.
Réalistes, les dieux décidèrent de doter Offoumou d'un
dirigeant responsable. Hommes, femmes, mouches, oiseaux et
reptiles furent mis à contribution. Le succès quasiment acquis,
seul le vent qui souffla ce soir dans la grande salle où était attendu
Joseph Ottou allait peut-être s'interposer à la volonté des dieux.
L'échec des Dieux saisit les paradoxes de la société politique
en Afrique préoccupée par la modernité, mais prisonnière des
symboles. L'Église, dans les consciences, reste un symbole de
piété et de partage. Toutefois, à la lumière de Joseph Ottou, on
peut avoir grandi au presbytère - de surcroît protégé du prélat, fait
ses études au petit séminaire - mais être plus tard, un homme
d'État insensible à la souffrance de son peuple.
Le roman nous introduit dans l'univers de l'émancipation des
peuples. Dans la quête permanente d'un État meilleur doté d'un
gouvernant responsable, se mêlent le visible et l'invisible où
certains acteurs, confortés par leur statut, voire l'influence de la
tradition dont ils sont dépositaires, s'apparentent à des dieux.
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