L'échange symbolique et la mort
Au commencement, il y a la « genèse des simulacres » : commutabilité du beau et du laid dans la mode, de la gauche et de la droite en politique, du vrai et du faux dans tous les messages des médias et des réseaux sociaux ; de l'utile et de l'inutile au niveau des objets, de la nature et de la culture à tous les niveaux de la signification. Tous les grands critères humanistes de la valeur, ceux de toute une civilisation du jugement moral, esthétique, pratique, s'effacent devant notre système d'images et de signes.
La société de consommation abolit la distinction entre le nécessaire et l'accessoire ; elle crée sans cesse de nouveaux besoins. En cela, c'est elle, et nulle force subversive, qui instaure au coeur du système l'échange symbolique. Quoi qu'en aient dit les anthropologues, ce n'est pas uniquement dans les sociétés premières qu'existe cet échange, le potlatch - cette règle ancestrale qui oblige qu'à chaque présent soit rendu un présent supérieur. Ce duel symbolique conduit à la ruine de l'un des participants. L'échange symbolique devient chez Baudrillard (1929-2007) un principe de défi à tous les ordres en place, un principe qu'il juge supérieur à toute rébellion et à toute révolution (toujours menacées de récupération par le Capital lui- même). Il nous invite à « défier l'adversaire par un don auquel il ne puisse pas répondre, sinon par sa propre mort et son propre effondrement ».
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