Succédant à la « tyrannie » du Moyen Âge et précédant un XVIIe siècle de régression, le XVIe siècle est une véritable balise pour l'historiographie française, faisant naître de nouvelles façons de penser et d'écrire l'histoire.
Pour l'expliquer, Denis Crouzet montre que la Renaissance fut, dans l'écriture de Michelet, qui le premier lui donna ses lettres de noblesse, le vecteur d'une « modernité » promouvant des idées de liberté et de fraternité face aux atrocités et aux violences confessionnelles. Cette « Renaissance du coeur », qui surgit dans la France du XVIe siècle, affirme la primauté de la science, de l'amour et du peuple, qui prend désormais conscience de lui-même.
Face à l'échec de la Révolution française et des révolutions du XIXe siècle, la Renaissance apparaît comme un bouclier opposé au pessimisme. « Le XVIe siècle est un héros », parce qu'il fait de l'homme « le frère du monde » et qu'il combat les ombres mortifères du passé, ce qui permet à Michelet de conjurer par son écriture une part d'obscurité qui l'habiterait - la mort de son frère qui aurait fait de lui un enfant de remplacement - et d'affirmer qu'un avenir positif attend les hommes. Les idéaux de fraternité ne sont pas des accidents, mais sont au contraire le sens et la fin de l'histoire humaine.
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