Je pourrais vivre ici toute ma vie. Dans ce foyer, ils sont huit, huit êtres humains, une famille. Ils sont très riches, ils possèdent quatre objets : une machette, un bol, un récipient, pour faire cuire la chicha.
Le quatrième objet ? C'est la forêt.
Vous savez ce que c'est, la chicha ? La chicha est faite avec de la yucca, une sorte de pomme de terre avec de l'eau du fleuve et avec la salive des femmes. La femme mâche la yucca, la crache dans le récipient, ça macère et, au bout de plusieurs heures, ça fermente en alcool.
Il faut boire, les hommes se passent le bol, de main en main. Je suis parmi les hommes. Assise. C'est mon tour, je vais boire,on dirait du vomi, et je bois.
C'est particulier. Le goût. Particulier, mais je vais m y habituer. Je pourrais vivre ici toute ma vie... mais quand même, c'est pâteux.
Partir en Amazonie pour « entrer dans le ventre de la mère nourricière »... tel est le voeu le plus cher de la jeune femme au centre de ce récit.
Par les hasards de ses rencontres, elle finit par s'enfoncer au coeur de la forêt avec un guide qui veut en profiter pour revoir ceux de sa tribu. Elle est, bien sûr, peu consciente des dangers qui la guettent.
Sa confrontation avec les Shuars, Indiens jivaros anciens réducteurs de têtes, ne se passera pas comme elle l'avait envisagée. Et elle sortira en piteux état de ce périple, finalement bien heureuse d'être encore en vie.
Comme d'autres avant elle, Aurélie Namur a naïvement rêvé de terres inexplorées. Elle nous raconte ici un voyage qui aurait pu se terminer au plus mal pour elle et pour son guide autochtone.
Une aventure du XXIe siècle, loin des sentiers battus, qui a également fait l'objet d'une création scénique jouée par l'auteure.
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