Ce livre est le fruit d'une expérience unique : l'auteur a été filmé par Catherine Beaugrand et Samuel Dématraz, sans interruption, pendant 12 heures. Il présente la description aussi précise que possible de tous les instants privés et publics, sans aucune coupure, du petit-déjeuner au dîner, en passant par les trajets en RER, les conversations avec des collègues, les heures d'enseignement et les moments vides. Ces descriptions sont suivies par des commentaires sur le volume humain, ses modes de présence, ses actes, son style, ses détails, ses changements et sa continuité au fil de la journée. L'auteur propose des concepts et des réflexions sur ce qui pourrait constituer l'anthropologie comme science de l'homme. C'est comme s'il y avait deux disponibilités, constate Albert Piette, l'unité humaine sans discipline, et l'anthropologie, sans objet qui lui soit propre, trop souvent un mot fourre-tout ou synonyme de sociologie.
En postambule du livre, l'auteur s'interroge sur ce que seraient les fondements de l'anthropologie. Il convoque alors, non plus Hérodote, mais Aristote et, au fondement métaphysique, il ajoute un fondement artistique, en commentant Rilke sous forme de conseils à un jeune anthropologue. Ainsi au fil des pages se précisent les principes d'une telle science de l'homme que l'auteur ne veut pas séparer d'une éthique, une « éthique du volume » selon ses mots, dans laquelle il s'interroge sur ce qui existe et sur ce qui n'existe pas : ce qui lui permet d'attribuer une valeur centrale à l'être humain et à chaque singulier.
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