Magda Szabó nous offre une clé pour la suivre au pays de son enfance émerveillée : Le Vieux Puits se trouvait dans le jardin de la petite fille, l'adulte qu'elle est devenue s'y laisse glisser, telle Alice, pour retrouver, intacts et vivants, sa ville natale, ses amis, ses parents... Les pierres ont conservé les voix, les rires, les joies, et restituent les êtres...
« Le sachet contenait des fruits inconnus, ronds, rougeâtres, à la peau lisse et brillante, ils sentaient bon. Je mordis dans l'un d'eux comme dans une poire, ce n'était pas facile à manger.
Mes parents me trouvèrent en train de croquer l'orange avec sa peau. Stupéfaite et obstinée, je dévorais ce fruit inconnu à la fois sucré et amer, le trouvant plus beau à voir que bon à manger. Ils me l'ôtèrent des mains et me la rendirent épluchée, puis se mirent à parler de la guerre, une de ces notions incompréhensibles dont je ne savais que faire. " Eh oui, la guerre, disaient les grandes personnes, pour qu'on en arrive à ce qu'une pauvre petite mange son orange avec la peau. " Je mordillais la peau d'orange, et c'est ainsi que pour moi cette saveur s'associa à la guerre. »
Les Éditions Viviane Hamy poursuivent leur travail de découverte de l'oeuvre de Magda Szabó. En même temps que Le Vieux Puits paraît L'Instant, ou L'Énéide revisité...
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