À deux pas de la Basilique de Saint-Quentin, dans l'Aisne, je me dirige vers l'atelier de la peintre Maria Desmée. D'emblée, la force de son univers m'impressionne, et je remets peu à peu en question certaines de mes conceptions esthétiques fondées sur des a priori. C'est qu'un véritable feu habite les grandes toiles de l'artiste où la mer remue sa fureur et où le ciel déploie son vertige. Je comprends soudain que l'abstraction ne relève pas de quelque formalisme intellectuel, mais qu'elle peut être le meilleur vecteur pour nous plonger dans les contradictions de notre approche du monde, entre interrogation, inquiétude et bonheur. Je décide alors de déceler méticuleusement ce qui se trame sous la surprenante vitesse du geste de Maria Desmée.
Écrire Le vestibule en feu, c'est donc s'attacher à trouver la plus juste ouverture dans l'univers poétique et pictural de Maria Desmée où, à la faveur d'entrecroisements et de renversements incessants, les forces telluriques fusionnent dans une secrète et dynamique « diagonale du désir » - expression chère à l'artiste.
Depuis presque quarante ans et sans aucune concession aux modes, Maria Desmée trace, avec une constante détermination, un chemin où l'énergie fait surgir l'intensité de la vie.
D. L.
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