Dans une ville portuaire française, le narrateur nourrit une passion pour Jean Solhen, juif sans patrie rencontré une nuit autour de la prison, lieu de rendez-vous des hommes entre eux. Quand éclate la guerre, le narrateur connaît une solitude douloureuse : la sœur s'est exilée, le père est mort, la mère amorce une lente dérive vers la folie... Il rejoint chaque soir dans un grenier où il s'est caché pour échapper aux Allemands, Jean Solhen et tente de se faire aimer de lui. Puis la ville est détruite et Jean Solhen disparaît. Après la Libération, dans une ville reconstruite au cordeau, les tentatives du narrateur pour réinventer sa vie n'empêcheront pas les fantômes de surgir...
" Ce récit a pour point de départ une ville : Le Havre. Les larges avenues, les perspectives ouvertes qui, au loin, vous laissent apercevoir la mer... Elle semble, par certains temps, posée sur l'eau. Au fil des jours, il m'est apparu que l'intérêt que je lui portais se situait bien au-delà de son histoire tragique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la rencontre entre la dimension symbolique que lui donnait pour moi sa disparition même et les vibrations qu'elle provoquait sur certaines cordes de ma propre histoire : le champ de ruines, l'abandon, l'oubli et la mémoire, le retour des fantômes. Cette collusion de départ a permis le développement de l'imaginaire, de la rêverie autour d'une ville-palimpseste, l'exil intérieur qui crée l'impulsion poétique et pousse à écrire. "
Marc Mauguin
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