C'était un paysage un peu désolé, ces terrains nus entrecoupés
de chemins à peine ébauchés, de routes naissantes, ces barres
posées là, au milieu de nulle part, comme si elles étaient tombées
du ciel. Mais elles s'étaient élevées de la terre, poussées par
des milliers de mains d'ouvriers, qui avaient afflué d'un peu partout
pour édifier ce nouveau quartier dans lequel ils bâtiraient
aussi leur vie. Le premier bloc de béton avait été posé huit ans
plus tôt, d'autres continuaient à s'empiler les uns sur les autres.
Cela prendrait bien fin un jour, et sans doute le paysage serait-il
alors plus beau, plus harmonieux. Et la cité deviendrait une
cité modèle où l'on se presserait pour s'installer. Ne l'avait-on
pas baptisée «le Val Enchanté» ?
Milieu des années 70, dernière décennie des «Trente glorieuses»,
l'industrie est encore florissante et le besoin de main
d'oeuvre toujours aussi grand. Souvent construites près des
centres industriels, les barres HLM poussent comme des champignons
pour y loger les ouvriers.
Clément, dix ans, s'est installé depuis peu avec sa famille dans
le quartier du Val Enchanté. Pour lui et ses copains, Carlos,
Farid, Jérémie, c'est un immense terrain de jeu.
Malgré le racisme, la violence et les conflits de voisinage, Le
Val Enchanté est avant tout une peinture tendre et humaine
d'une cité HLM en développement.
Tout comme Henry Poulaille, Fred Morisse aime raconter la
vie des petites gens, des prolétaires, une vie laborieuse où entraide,
blessures personnelles et violence des rapports humains
se mêlent.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.