Le va-nu-pieds des nuages. Les Nuées, c'est ainsi que s'est intitulée, et que
s'intitule encore aujourd'hui, cette comédie qui présente Socrate comme le propriétaire
d'un «institut à penser» où l'on enseigne, moyennant finances, l'art du langage ou,
crûment dit, l'art d'emberlificoter les gens. T.T.
En 423 av. J.-C., année de la première représentation des Nuées, Socrate n'était pas
encore le célèbre philosophe qu'il deviendra. Certes reconnu par le petit cercle de ses
disciples pour la subtilité de ses raisonnements, il ne jouissait alors d'aucun prestige,
d'aucune notoriété. La pièce d'Aristophane fut un échec, qui mortifia son auteur.
Pourquoi le dramaturge a-t-il mis en scène cet inconnu ?
C'est ce que Takis Théodoropoulos, avec l'ironie et l'érudition qu'on lui connaît
quand il s'agit de décaper les figures antiques, va développer à loisir en écrivant
l'histoire de cette comédie.
Il part de l'hypothèse que les dieux n'en peuvent plus de l'outrecuidance des
Athéniens : même la Grande Peste de 430, qui a pourtant emporté Périclès, n'a pas
eu raison d'eux. Ils continuent de se prendre pour le centre du monde, eux à qui les
Olympiens doivent une invention essentielle, celle de la langue grecque.
Il s'agit dès lors de semer la zizanie à Athènes : le démon dépêché parmi les hommes
à cet effet, à qui Takis Théodoropoulos donne le beau rôle du narrateur, va mettre à
exécution le plan divin. Sa mission spéciale consistera à rendre si célèbres - et si perturbateurs
- les questionnements de l'obscur Socrate que ces prétentieux Athéniens
en seront à jamais aphasiques.
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