Le travail à-côté
Une ethnographie des perceptions
Que font les ouvriers de leur temps libre ? L'enquête est menée dans les années 1980, auprès des ouvriers d'une usine sidérurgique en milieu rural, à Montbard, en Côte-d'Or. « Travailler à côté » : c'est ainsi que ces hommes désignent la gamme des activités qui les occupent une fois le portail passé - « bricoles » exécutées pour soi ou pour les siens, sans contrainte ni souci de gain, activités permettant d'arrondir les fins de mois aux limites de l'illégalité, ou encore maintien d'une exploitation agricole familiale.
La nouvelle édition de cet ouvrage devenu un classique de l'ethnographie des sociétés occidentales s'accompagne d'une postface où l'auteur propose une vigoureuse défense de la scientificité de l'ethnographie et revient sur la clé de voûte de son travail : la perception socialisée. Qu'est-ce qui distingue une esthétique de la production - fondée sur un intérêt pour les conditions de fabrication d'un objet - d'une esthétique de la contemplation, qui est celle du spectateur distancié ? L'autre grande question concerne la perception des actions économiques : comment décrire les activités domestiques invisibles, située hors des institutions de l'économie, particulièrement lorsque celles-ci sont effectuées par des hommes ?
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