Le régime national-socialiste fut à l'origine d'une vague de migration de personnes fuyant l'Allemagne et les régions annexées par elle. Pour beaucoup, cet « exil » n'est pas resté un état provisoire : il s'est transformé en émigration durable.
Si les États-Unis ont fait l'objet de nombreuses études sur l'acculturation des exilés, le Canada était en revanche encore largement ignoré, notamment parce qu'il n'a pas accueilli de personnalités emblématiques de l'exil, mais plutôt des personnes « ordinaires »... aux parcours de vie extraordinaires. Entre 1933 et 1940, moins de 6 000 exilés au total ont pu entrer au Canada, qui pratiquait alors une politique très restrictive en matière d'immigration. Le présent, ouvrage est ancré dans la microhistoire et la sociologie des migrations. Il a pour objectif de comprendre les processus d'acculturation et les modalités de redéfinition identitaire chez des exilés pris dans un réseau d'interactions culturelles croisées - entre les attentes de la société d'accueil, celles des communautés ethnoculturelles au Canada et les sociabilités héritées de la Heimat.
Non seulement l'auteur a rassemblé des sources d'archives variées, notamment dans des fonds canadiens, mais il a également rencontré les exilés eux-mêmes. Leurs récits de vie témoignent de la complexité de la mémoire migrante.
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