
Né en 1906, Klaus Mann, le fils aîné de Thomas Mann,
fut un écrivain précoce qui, à dix-huit ans, avait déjà
publié une pièce de théâtre et un recueil de nouvelles.
Seul ou avec sa soeur Erika, il commença dès ce moment
à parcourir le monde - Europe, Asie, Etats-Unis... Mais,
très vite, cette vie insouciante et libre de dandy des
Années folles - drogue dure, sexe, homosexualité affichée
- fut interrompue par la montée du nazisme, auquel
il s'opposa résolument dès le début.
Ecrivain prometteur encouragé par Cocteau et Gide,
il fonda en exil une revue antifasciste à laquelle collaborèrent
notamment Einstein, Brecht, Trotski, Pasternak,
Roth et Hemingway, et participa, en 1934, à la
préparation avec René Crevel du Congrès international
pour la défense de la culture. Après avoir été correspondant
de guerre en Espagne du côté républicain,
il s'installa aux Etats-Unis en 1938, et c'est sous l'uniforme
américain qu'il devait revenir dans une Allemagne
en ruine.
Son oeuvre romanesque - Fuite au nord, Le Volcan,
Mephisto - contenait déjà de nombreux fragments autobiographiques.
Mais il fallut attendre Le Tournant, qu'il
acheva peu avant son suicide à Cannes, en 1949, à l'âge
de quarante-deux ans, pour qu'il brosse magistralement
la fresque tragique de son temps. La beauté du livre tient
à cette étrangeté : c'est l'autobiographie sans confession
d'un homme plus attentif aux autres et à son époque
qu'à lui-même.
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