Le testament du banquier anarchiste
Le poète portugais Fernando Pessoa publiait en 1922 Le Banquier anarchiste. La question que tentait de résoudre son personnage reste ouverte : comment être libre sans être cynique ? La véritable liberté ne s'obtient-elle qu'au prix de l'individualisme, qui permettrait seul d'échapper aux « fictions sociales » - l'argent, la morale, l'esprit grégaire ? Tout projet de société émancipée est-il voué à l'échec ?
Un siècle plus tard, deux lecteurs de Pessoa, Adeline et Edouard, font la rencontre fortuite à Paris d'un vieillard qui prétend être le fameux banquier du dialogue entamé avec l'auteur du Livre de l'intranquillité. Tout en cherchant à percer le mystère de sa longévité, ils le prennent au mot et renouent le fil de la discussion en passant un pacte : pendant sept jours, ils ont le droit de lui poser toutes les questions et de lui opposer tous les arguments qui leur viennent à l'esprit. Peu à peu, ils se font ainsi dépositaires d'un « testament » du banquier anarchiste qui témoigne de son évolution imprévue vers un anarchisme social nourri par son expérience des tragédies du XXe siècle, sa découverte de l'amour comme antidote au désespoir et ses rencontres avec des personnages tels que Makhno ou Orwell.
Cette fiction peut se lire à la fois comme une introduction aux grands principes de l'anarchisme et comme une méditation poétique sur la liberté et la dignité.
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