Le temps qu'il faut à un bébé girafe pour se tenir debout, c'est quarante- cinq minutes. Le même temps que celui, réglementaire, des visites au parloir d'une prison.
Louise le sait, elle y vient chaque semaine pour rencontrer sa mère. Contrairement à son frère Simon qui était présent au moment des faits et reste cloîtré chez lui depuis l'arrestation.
Ce drame familial, lourd à porter, est écrit comme une partition en trois mouvements : la parole de Louise pour le premier, celle de Simon pour le deuxième et le silence pour le troisième. Un silence meublé par la musique de Vivaldi en lieu et place de la parole de la mère qui restera à jamais l'absente.
Toujours le même début. Elle me regardait, elle s'excusait, elle s'asseyait, elle me disait d'arrêter de faire craquer mes doigts, puis il y a tout qui se figeait.
Juste après les engueulades avec lui, elle ouvrait grand les fenêtres, même quand il pleuvait, elle mettait Vivaldi. Toujours le même morceau. En ramassant le verre. Ou des morceaux d'assiettes.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.