Édith Thomas, chartiste, historienne et romancière, fut un être entier, épris de vérité et d'une liberté abrupte et revendiquée. Est-ce pour cela que l'Histoire ne lui a pas rendu justice ?
Résistante de la première heure, elle rejoint la rédaction des Lettres françaises et le CNE après la mort de Jacques Decour. Elle en est « la cheville ouvrière, celle qui assurait toutes les liaisons indispensables », écrit Claude Morgan. Dans le même temps, elle s'inscrit au PCF clandestin. Six ans plus tard, en pleine affaire Tito, elle est l'une des premières à en claquer la porte.
1952 : Paulhan publie sa Lettre aux directeurs de la Résistance. Édith Thomas, elle, rédige Le Témoin compromis. Elle y analyse au plus près son cheminement politique et existentiel au cours de la décennie écoulée. Qu'en était-il de la Résistance ? Qu'en est-il du communisme ? Qu'est-ce qui l'a menée à cette partition brutale avec ses « camarades », alors que son adhésion au Parti avait tant signifié pour elle ?
Les éditions Viviane Hamy font reparaître son Jeu d'échecs, publié en 1970, quelques mois avant sa mort. La critique pointe alors la lucidité extrême de ce roman autobiographique qui « propose [...] des éléments nouveaux à l'examen du paradoxe de la femme d'aujourd'hui. Il faudra s'y référer à l'avenir ».
Il était donc essentiel de rééditer ces Mémoires afin de mieux appréhender, soixante-dix ans après les faits, le rôle majeur que cette femme hors normes joua dans la Résistance intellectuelle et les années de l'immédiat après-guerre.
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