C'est en s'appuyant sur un article de 1934, texte qui se situe au début de la carrière académique d'Henri de Lubac, que Brigitte Cholvy décrypte le geste théologique, et pas seulement d'histoire des doctrines, que fait Lubac autour de la question du surnaturel. Le jésuite procède à ce qu'il nomme lui-même des réinventions de la finalité et de l'esprit, ce qui l'a conduit à déceler une « loi de finalité » et une « loi d'incarnation » présentes dans toute la création et à ainsi profondément renouveler la théologie du surnaturel, en distinguant la notion de surnaturel de celle de grâce et en définissant le surnaturel comme la trace (impression) de l'orientation (élan) vers Dieu de tout le créé.
Ces renouvellements théologiques, qu'ils portent sur la création ou sur l'eschatologie, ont marqué la théologie du XXe siècle, y compris par les controverses auxquels ils ont donné lieu. Ils ont surtout soutenu les orientations théologiques du Concile Vatican II. Cinquante ans plus tard et dans un autre contexte anthropologique, il est intéressant de revenir aux arguments et motifs qui ont bousculé la théologie catholique du début du XXe siècle, bloquée dans la crise moderniste.
Pour penser en post-modernité l'élan ontologique de tout le créé vers Dieu, les travaux historiques et les propositions théologiques du Cardinal Henri de Lubac peuvent nous être utiles, voire même nécessaires.
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