LE STATUT DU PARADOXE CHEZ PAUL VALÉRY
Le paradoxe traverse des domaines tels que science, religion, théologie, philosophie, métaphysique, langage, poésie, rêve, société ou prise en compte des « autres » par le « moi-zéro », comme un art de défaire les oppositions, en les désamorçant - point de fuite des contradictions -, en leur enlevant leur aspect tragique.
On trouve chez Valéry à la fois une critique pertinente de l'enjeu paradoxal, autour de la figure de Zénon, dans un remarquable travail d'analyse, et un « retour » au paradoxe dans une ambivalence créée et exploitée par le langage. Nous y voyons l'émergence de quelques « mythes » fondateurs de la modernité, et déjà leur « destruction ».
De la haine à l'amour du paradoxe, Valéry ne cesse de cacher la douleur, et de l'avouer. Le paradoxe est avant toute chose une pratique de l'écriture, voulant cerner les impasses existentielles, langagières, politiques, idéologiques, et les reconduisant malgré elle. Le paradoxe est l'art de danser au bord de l'abîme : jeu de mots contre la douleur, ou la douleur comme jeu de mots.
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