Mourir pour la France, faire la guerre, tomber au champ d'honneur...
Les jeunes générations y songent-elles encore ? Il est vrai que la désacralisation de la chose militaire, propagée par l'hédonisme-pacifisme triomphant, a eu raison de cette aspiration traditionnelle. Le 14 juillet
des dernières décennies n'est-il pas devenu une fête pour la fête
parmi tant d'autres, où les défilés militaires s'exposent au regard
comme un spectacle de foire ? L'École a, elle-même, renoncé à exalter
les vertus de la nation et de la patrie tant glorifiées par la Révolution.
Cette mise au ban du soldat comme de l'Histoire ne traduit-elle pas
un déni de réalité caractérisé ? Comme s'il suffisait de fermer les yeux
sur les multiples motifs d'hostilité entre les États pour en neutraliser
la bête noire : l'éternel retour de la guerre et de ses innombrables
morts que l'esprit victimaire d'aujourd'hui récupère insidieusement.
C'est oublier que la France ne serait pas la France sans ces guerres
qui ont fait date, sans un choix décisif de société, sans un refus de
se soumettre à la loi de l'Occupant. Bref, sans une certaine idée de la
France... Les figures d'épouvantail successives sous lesquelles disparaît désormais le soldat - gendarme, bourreau, nazi, etc. - achèvent
de brouiller le sens profond de son sacrifice. Où la part de sang versé
et répandu, renforçant le lien de l'individu à la Nation, révèle aussi
la part inconnue, transcendante, de l'homme face à la mort.
Robert Redeker nous invite à explorer le gouffre
d'incompréhension qui sépare le soldat de la
société civile actuelle à la lumière d'un brillant arrière-plan philosophique et historique
s'attachant à cerner l'essence de la guerre.
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