Qui doit produire les normes sociales en France ? L'État, les partenaires sociaux ? Ces questions, les mouvements sociaux contre la réforme du Code du travail en 2016 et 2017 puis ceux sur les retraites en ont montré l'actualité. Depuis quelques années, on voit évoluer, parfois radicalement, des situations dont certaines sont issues de lointains héritages historiques comme celui de la Révolution ou le programme du Conseil national de la Résistance.
Longtemps, en France, le politique et les partenaires sociaux ont relevé d'un rapport de subordination : le politique croyait en sa " toute-puissance " et l'État décidait, intervenant systématiquement dans le domaine social et dans les relations professionnelles. Longtemps aussi, une défiance mutuelle a régné entre syndicats et représentants du patronat. Aujourd'hui, l'autonomie et l'initiative gagnent les partenaires sociaux, et souvent la confrontation ou l'opposition laissent place à d'autres formes de relations, voire à des compromis autrefois considérés comme des compromissions.
Cet ouvrage propose une mise en perspective des rapports entre la démocratie sociale et le politique tels qu'ils se développent du xixe siècle à nos jours, dans les débats d'idées, les échanges théoriques. Il précise le rôle de ses acteurs, les syndicats bien sûr mais aussi celui de certaines institutions sociales ou de certaines forces politiques. Il aborde aussi l'environnement international de la France, afin de mieux situer son expérience singulière, la place de l'entreprise et son émergence comme " enjeu sociétal ". Il considère enfin les tendances plurielles qui se définissent aujourd'hui pour former la " démocratie sociale à la française " de demain.
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