(...) lettrisme pour fonder... une Deuxième
Internationale lettriste (DIL).
À la fin des années soixante, il publie le
premier livre sur Mai 68, Cours, camarade,
le vieux monde est derrière toi, puis une biographie
d'Antonin Artaud, un roman-photo,
Le Voyage de Beryl Marquees, mais aussi
une très documentée Histoire de la drogue,
un dérisoire Guide du bricoleur, il infiltre
Larousse pour y caser un Dictionnaire de
l'astrologie et préfacer le best-seller Comment
être bien dans sa peau...
Proche de l'esprit beat, touche-à-tout
explosif, Brau laisse une oeuvre brève
décousue et inaboutie, d'où surnagent
d'extraordinaires réussites, que ce soit dans
l'art plastique avec des transferts sur toile,
réalisés entre 1963 et 1966, sorte de mixage
du lettrisme et du pop art proche des
tonalités des art scotch de Wolman ; mais
aussi avec ses poésies lettristes et sonores,
comme en témoigne Turn Back Nightingale
(1972), où Brau apostrophe François
Dufrêne, sur fond de drums désarticulés
et de saturations pré-punk.
Puis il semble cesser toute activité artistique,
refuse toute exposition et se consacre
à sa nouvelle vie d'homme de lettres. En
1972, Brau publie Le Singe appliqué, le
roman de sa vie, en même temps qu'un
livre rapidement censuré, Les Armes de la
guérilla, et écrit dans le journal Nostradamus
sous le pseudonyme de Mage Grégory.
Des paras au paranormal, Brau, le baroudeur,
l'aventurier révolté aux accents de
Blaise Cendrars est, plus de vingt-cinq ans
après sa mort, nulle part et partout : réédité
en vinyle à Milan, accroché aux murs du
Centre Pompidou ou du musée Reina Sofia
à Madrid ; et même squattant dans les étagères
de vos bibliothèques.
Frédéric Acquaviva
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.