L'intention de Patricia Suárez est claire : être dans le territoire
de la poétique en échappant aux canons anciens avec lesquels
les hommes ont maintenu la femme dans l'oppression et le
quasi silence. La poésie nous introduit à cette «fête de jaguars»
où la femme réussit son engagement.
«La traduction en français de «El Saurio topa la tarde» par
G. Augustin a sûrement été une entreprise passionnante et complexe
tant le langage de Patricia Suárez échappe aux lieux prévisibles.
Le filtre des mots, de leur agencement et de leur sens avait
déjà opéré en espagnol dans l'atelier du poète créant un univers
singulier. La réalité fractale aux géométries surprenantes, aux
musiques jaillissantes, se reflète ainsi avec plus de puissance
dans ces textes à l'apparente déconstruction. Les forces en présence
sont redistribuées, avec de nouveaux angles (images brèves,
souvent déconcertantes) pour faire sourdre la vérité de l'acte
poétique, sa magie. D'une même main, Patricia Suárez rejette la
voie tracée par la culture ambiante, par l'histoire même de la langue,
pour explorer des sentiers où la sensibilité et la pensée prennent
de la hauteur, investissent les alvéoles du souffle, la vitesse
et la profondeur de l'observation... L'auteur privilégie un processus
poétique éclairant-déformant pour extirper du monde dit du
réel les rebonds de la conscience qui n'est autre que musique prenant
de vitesse le grand gel de la vie :
«... dans sa ligne mélodique ourdit la conscience...»
Outre ce détournement de la réalité trop pesante, Patricia
Suárez prend à partie les injustices et l'absurdité d'un monde
dépourvu de plus en plus d'horizon et simplement de bonheur...»
Michel Cassir.
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