«Dès que le bateau tangue, nous sommes les premiers à
être jetés par-dessus bord. À écouter les experts : notre
travail "coûte trop cher". On ne sortirait de la crise
qu'en sacrifiant le petit peuple dont ils oublient qu'il participe plus
qu'à son tour à la création de richesses d'une entreprise ou d'un pays.
Je voudrais connaître le responsable politique qui a compris la pénibilité
de notre travail et évalué son prix réel. Celui que nous payons
cash tous les jours. Le salaire de nos vies. Ici, je voulais témoigner
des mensonges, des incohérences et du coût humain de tous ces
plans censés sauvegarder l'emploi et qui ne font que broyer nos vies.»
12 juillet 2012. M. Varin, président du directoire de PSA, premier
constructeur automobile français, annonçait la fermeture du site
d'Aulnay et la suppression de milliers de postes dans le groupe. Après
leur avoir promis que le site resterait ouvert et que la priorité était
de préserver leurs emplois, les ouvriers d'Aulnay sont priés d'aller
voir ailleurs. Une entreprise qui ferme, c'est presque une banalité par
les temps qui courent. Mais un emploi industriel, c'est comme un
arbre après la tempête, vite déraciné et plus difficile à faire repousser.
Alors Gigi et ses camarades ont décidé de se battre.
Cette histoire est emblématique de bien des fermetures d'usines
et d'entreprises, ou des nombreux PSE qui chaque semaine viennent
grossir les rangs de Pôle emploi. Cette histoire pourrait tout aussi
bien être racontée par celles et ceux dont on a supprimé ou dont
on supprimera le travail, et dont la vie vaudrait moins que les profits.
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