La comparaison du cycle arthurien et des légendes nartes naît
en 1969 quand Joël Grisward publie dans la revue Romania un
long article qui ouvre de nouvelles perspectives aux études
arthuriennes : «Le motif de l'épée jetée au lac : la mort d'Artur et la
mort de Batraz». Il y reprend, à la suite de Georges Dumézil,
l'étude comparative des légendes nartes, mais en les confrontant
cette fois à la littérature médiévale arthurienne avec des résultats
très fructueux. Nous nous proposons ici de prolonger cette
comparaison mais avec une oeuvre médiévale occitane, le roman
de Jaufré.
Abondant dans Jaufré autant que dans les légendes nartes, le
merveilleux ne sera pas envisagé ici en tant qu'objet d'étude
propre, mais comme une méthode d'investigation comparative sur
un triple champ : le champ structurel (à travers le fonds mythique
indo-européen commun et la question des emprunts par les Celtes
à la tradition scythique ou sarmato-alaine) ; le champ générique
(avec les problèmes que posent les relations entre littératures orale
et écrite, roman et conte légendaire...) et le champ culturel (d'un
côté, des légendes ancrées dans le double héritage des Ossètes -
héritage alain et caucasien - et d'un autre, un texte puisant dans la
matière celtique mais écrit dans le cadre de la société occitane de
fin'amor).
Les modalités du merveilleux dans les oeuvres comparées
permettront d'éclairer nombre de leurs spécificités.
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