La pièce maîtresse de la littérature libertine du XVIIIe siècle, à la veille de la Révolution. POUR UN PUBLIC AVERTI. Présentée sous la forme d'une correspondance entre Laure et son amie Eugénie,
Le Rideau levé met en scène la jeune fille de 22 ans qui se confie sur sa vie sexuelle et sentimentale. Le récit se présente comme un véritable cours d'éducation sexuelle, prenant pour cadre le monde clos de la demeure du père adoptif de Laure. Avec la jeune gouvernante Lucette et d'autres protagonistes, les ébats se font à deux, trois ou quatre personnages mais toujours gradués et ordonnés par le père dans un but didactique. De bout en bout, l'éducation dispensée à Laure est autant morale et philosophique que sexuelle et anatomique, ce qui n'est pas sans rappeler
La Philosophie dans le Boudoir de Sade.
Un récit plaisant à lire, alternant passages philosophiques légers et scènes érotiques torrides. EXTRAIT
Je sortais de ma dixième année; ma mère tomba dans un état de langueur qui, après huit mois, la conduisit au tombeau. Mon père, sur la perte duquel je verse tous les jours les larmes les plus amères, me chérissait; son affection, ses sentiments si doux pour moi se trouvaient payés, de ma part, du retour le plus vif. J'étais continuellement l'objet de ses caresses les plus tendres; il ne se passait point de jour qu'il ne me prît dans ses bras et que je ne fusse en proie à des baisers pleins de feu. Je me souviens que ma mère, lui reprochant un jour la chaleur qu'il paraissait y mettre, il lui fit une réponse dont je ne sentis pas alors l'énergie. Mais cette énigme me fut développée quelque temps après: De quoi vous plaignez-vous, madame ? Je n'ai point à en rougir: si c'était ma fille, le reproche serait fondé, je ne m'autoriserais pas même de l'exemple de Loth; mais il est heureux que j'aie pour elle la tendresse que vous me voyez: ce que les conventions et les lois ont établi, la nature ne l'a pas fait; a