Les histoires d'Ilìas Papamòskhos sont ancrées dans un même lieu : sa ville natale, au fond d'une province lointaine et rude. Elles racontent l'auteur lui-même, sa famille, les amis, les voisins ; la maladie, la mort, omniprésentes ; les arbres, les animaux, non moins présents, toute la nature observée avec patience et amour.
Très grecque, la dévotion de l'auteur pour les siens. Très étrange, sa relation avec les animaux : il les adore, et pourtant il aime la chasse ! On pense à notre Jules Renard national. Tous deux ont le même amour des mots, la même obsession : concentrer à l'extrême. Les histoires de Papamòskhos sont brèves, mais lentes en même temps, car pleines à craquer - bien que parfois construites sur presque rien -, chargées de notations diverses, d'allusions fugitives qui ouvrent un instant, tout grand, l'horizon, d'images imprévues comme en poésie. Marchant pas à pas sur la ligne de crête entre la prose, qui déroule un récit, et la poésie qui aime à contempler, elles oscillent entre les deux, d'où ce miroitement qui en émane, enchanteur, unique.
Peut-on vraiment les appeler des nouvelles, ces écrits plus proches de l'autobiographie que de la fiction, ces proses hantées par la poésie, ces minuscules parcelles d'immensité ? Oui, au sens où elles font entendre quelque chose de neuf. Et de très précieux. La rencontre avec le solitaire de Kastoria, loin des autoroutes littéraires, est de celles qui, comme disent les Grecs, vous remplissent les yeux. Et le coeur.
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