Le patrimoine religieux fait l'objet d'un vaste consensus social
quant à la nécessité de le protéger. Au-delà de l'attachement
profond à ces biens enracinés dans le paysage culturel, le patrimoine
religieux connaît un régime juridique composite, qui
conjugue le statut de biens publics affectés au culte et celui de
monuments historiques et permet ainsi une protection matérielle
étendue.
Le régime juridique du patrimoine religieux n'est cependant
pas exempt de tensions, entre l'usage religieux qui demeure
et les usages culturels qui s'y déroulent. En effet, à l'exigence
initiale de conservation des monuments historiques s'est
ajoutée une autre préoccupation, celle de transmettre un patrimoine
à travers sa mise en valeur auprès du public, qui revêt
de multiples formes. Il est indéniable que les édifices cultuels
accueillent des pratiques étrangères au culte, essentiellement
culturelles, alors même que le régime de séparation des Églises
et de l'État leur confère une affectation au culte exclusive, permanente
et gratuite. La réforme introduite par le Code général
de la propriété des personnes publiques est un aspect des évolutions
rendues nécessaires par la vocation patrimoniale des
lieux de culte. Cet enjeu de la valorisation du patrimoine invite
à revisiter le régime juridique relativement stable et ancien des
édifices cultuels monuments historiques.
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