Le racisme dans le prétoire
Le 21 avril 1939, le gouvernement Daladier adopte un décret-loi qui modifie la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 en y introduisant les délits d'injure et de diffamation à caractère « racial ». Considérée comme la première loi antiraciste française, la « loi Marchandeau » vise alors tout particulièrement la propagande antijuive. Abrogée sous l'Occupation, elle est rétablie au lendemain de la guerre, avec le reste de la législation républicaine. On croyait l'antisémitisme et le racisme disparus dans les décombres du national-socialisme et du vichysme : ils se révèlent actifs et pugnaces dans le contexte politique de l'épuration, de la guerre froide et de la décolonisation.
Plongée inédite dans les procédures judiciaires qui, de l'antisémitisme nazi à l'antisionisme radical en passant par les racismes anti-Noirs, anti-Arabes ou anti-Blancs, ont ponctué l'histoire de la France contemporaine, cet ouvrage constitue une éclairante histoire de l'antiracisme. À l'épreuve des faits et des procès, il propose une analyse des tensions inhérentes à la démocratie, autour des minorités et de la liberté d'expression, et une interrogation sur le pouvoir de la loi face aux campagnes de haine et aux préjugés.
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