Le Palais Jacques-Coeur ne fut pas toujours la réplique actuelle de la Grand
Maison construite au XVe siècle par l'argentier du roi Charles VII.
Régulièrement la grande Histoire a pris ses quartiers entre ces murs
ancestraux. C'est ce qu'elle fit entre le 7 mars et le 2 avril 1849 lorsque la
Haute Cour de justice de la République se réunit au Palais Jacques-Coeur,
alors palais de justice, pour y juger les insurrectionnels de la célèbre journée
du 15 mai 1848.
Les célébrités politiques d'alors fréquentèrent les lieux, les uns contraints et
forcés en tant qu'accusés d'attentat contre la souveraineté de l'État, comme
Raspail, Blanqui et Barbès, d'autres, en tant que témoins, comme Lamartine,
Ledru-Rollin, Arago et Vidocq.
On aménagea dans les espaces du Palais Jacques-Coeur des salles d'audience,
des prisons pour les accusés, une petite cour pour les prisonniers, on obtura
les fenêtres et on les garnit de barreaux.
Il ne reste rien aujourd'hui de ces aménagements occasionnels. Par contre
l'ensemble des minutes du procès est précieusement conservé aux Archives
nationales. Des articles de presse, des illustrations existent aux Archives
départementales du Cher.
Evelyne Loew s'est plongée dans la masse de ces documents pour les faire
parler à sa manière d'auteure de théâtre.
Elle a écrit ce procès d'un grand rêve, mettant en scène la pertinence des débats
qui auraient pu se dérouler au cours de ce procès fleuve.
Le conditionnel est ici de rigueur puisque ce livre ne se veut absolument pas un
document historique mais une fiction théâtrale imaginée à partir d'un fait réel.
Presque 160 ans après la révolution de 1848, ce texte est une façon de
mesurer combien nombre de grandes questions soulevées par la Seconde
République restent d'actualité et, pour certaines d'entre elles, sans réponses.
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