Fallait-il intenter ainsi ce procès? Devait-on provoquer le déchirement de la France? Ne s'agissait-il pas d'une bombe à retardement laissée par le nazisme qui touchait le pays huit ans après le massacre, et qu'il aurait mieux valu désamorcer au lieu de la faire exploser?
Le 12 janvier 1953, s'ouvrait à Bordeaux le procès dit "d'Oradour-sur-Glane" - ce village martyr du Limousin dont les habitants furent exécutés par des troupes SS en juin 1944. Sur le banc des accusés, aucun donneur d'ordre de l'affreux massacre, mais de simples exécutants - parmi eux treize incorporés de force français d'Alsace, dont une majorité n'avait pas tiré un coup de feu et était âgée, à l'époque des faits, de moins de dix-huit ans.
Le juriste Jean-Laurent Vonau, ayant puisé aux meilleures sources, pour beaucoup inédites, restitue avec rigueur l'histoire de ce procès impossible. Entre le Limousin criant vengeance, ignorant le drame de l'incorporation de force, et l'Alsace ayant le sentiment d'être, une nouvelle fois, livrée à elle-même, la justice eut bien du mal à se frayer un chemin.
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