On a beaucoup parlé à la sortie du Procès de l'infidélité supposée de Welles
vis-à-vis de Kafka. Cet ouvrage entend réunir les pièces du dossier pour montrer
que le procès du Procès n'est qu'un faux procès, et que le film est un véritable cas
d'école pour comprendre ce qu'est l'adaptation d'un roman au cinéma,
le cheminement nécessaire d'un créateur à l'autre, d'un art dans un autre.
Alors que tout semble opposer au premier abord Welles et Kafka, des parentés
singulières relient en réalité leurs oeuvres : inachèvement, théâtralité, rapport
de l'individu à la Loi et à la Vérité, impossible quête du sens...
À l'encontre du point de vue généralement adopté par les historiens du cinéma
selon lequel Le Procès, film de commande, serait un produit commercial mal
identifié, l'auteur considère ce film comme l'un des plus libres et aboutis de Welles.
Du roman de Kafka, Welles est resté fidèle non seulement à la lettre, mais aussi
à l'esprit qu'il raccroche à ses propres préoccupations éthiques et politiques sur
le monde contemporain. Le style de l'écrivain a cependant été métamorphosé par
la vision du cinéaste. Cette transformation révèle l'ambition du film : donner une
interprétation du roman qui explicite le contenu onirique et la portée politique
toujours actuelle de Kafka. Avec Le Procès, Welles a bien fait un film de Welles
et non du «Kafka illustré».
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