« La vie humaine n'a pas de prix », dit l'adage populaire... Et pourtant, on ne cesse de la marchander.
Le trafic des êtres humains est une réalité quotidienne pour des millions d'individus : le passage clandestin d'Asie en Europe se paie 45 000 euros ; un enfant-soldat se négocie autour de 400 dollars en Afrique et une prostituée nigériane autour de 40 000 euros en Italie, un enfant-esclave 45 dollars en France ; un bébé kidnappé se revend en Chine 7 000 euros si c'est un garçon, et 4 000 si c'est une fille...
Mais sait-on qu'à côté de ces mafias, la vie a aussi un prix dans les économies modernes ? Lors d'un crash aérien, la famille d'un passager américain recevra 4 millions d'euros, celle d'un Européen 500 000, celle d'un Chinois ou d'un Indien la moitié ou un dixième... Nos systèmes de santé calculent le moment où un malade en phase terminale doit être euthanasié. La justice ou les assurances ne cessent de chiffrer la compensation des victimes.
En réalité, tous les biens et services que nous consommons intègrent un seuil de sécurité calculé à partir d'un prix statistique de la vie, fixé chaque jour par des marchés officiels ou souterrains.
Dire que la vie n'a pas de prix est donc angélique ou hypocrite : accepter et fixer une norme mondiale pour le prix minimum de la vie serait une révolution, qui contraindrait les politiques économiques et les stratégies d'entreprise à se soucier davantage de préserver la vie humaine.
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