Les scènes du pouvoir ne sont pas désertées, elles sont
changeantes et occupées autrement, par des figures elles-mêmes
changeantes. Les médiacrates et les fabricants de l'opinion
publique relèvent maintenant de l'ordre établi, ordinaire, trop
bien connu. Le temps de leur pouvoir neuf est déjà passé. Des
partenaires concurrents en ont limité l'influence : des experts
établissent la pâle gouvernance, des machines étendent la
puissance et la logique des systèmes informatisés.
L'écran informatique réduit la suprématie de l'écran cathodique,
affaiblit l'emprise politique de la presse. Il ne suffit pas,
cependant, d'attendre d'une façon d'e-politique qu'elle assure
le bon gouvernement d'une façon d'e-société. Ni le désamour,
ni la défiance et le mal-être des assujettis n'en seront apaisés.
Ce livre nouveau considère la Grande Transformation qui
met le politique à l'épreuve, comme tout chose. L'union de la
technoscience et de l'économisme financier engendre continûment
de la puissance, sans éclairer le devenir, toujours obscur.
Le technométissage de l'homme contemporain rend son
humanité plus indécise. La figure politique se brouille alors
que l'imprévisible, l'urgence, la violence progressent, alors
que la démocratie s'anémie et que les civilisations s'affrontent.
Ce livre n'annonce pas la disparition du politique. Il énonce
une obligation : conduire la politique à l'intelligence de son
temps et la replacer sur la scène d'une histoire justement
gouvernée.
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