Il y aurait donc deux Biba.
Il y aurait le soldat. Celui qui garde le pont. Qui croit se souvenir mais peut-être se trompe (ou invente) qu'on lui donnait ce surnom lorsqu'il allait à l'école. Et cet homme plus âgé venant d'on ne sait quel pays, Djerbi Fantiba dit Biba. Qu'il y ait deux Biba n'a rien d'impossible, c'est fort probable qu'ils ne se rencontreront pas.
Un enfant turbulent - Biba - en promenade avec sa classe pour voir un pont.
Un soldat - Biba - chargé par le colonel de faire sauter un pont.
Un étranger - Biba - tenté de voler dans une galerie un tableau représentant un pont.
Annie Saumont excelle à brouiller les pistes, à varier les points de vue sur les personnages, bousculant le lecteur dans ses certitudes. Seul élément tangible, autour duquel tout gravite : le pont, à moins qu'il ne soit déjà détruit...
Les collages de Philippe Lemaire font appel à l'inconscient, malmènent la chronologie et l'ordre du temps. Comme un jeu de correspondances - un pont - avec la nouvelle d'Annie Saumont, ils invitent le lecteur à traquer, dans chaque image, le détail qui se joue de la réalité.
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