Elles sont rares, les oeuvres théâtrales
dont le vrai héros est une machine. C'est
le cas de celle-ci, avec son «flipper»,
même si le dernier tableau, écrit avant les autres, met
en scène une partie de ping-pong qui a donné son titre
à la pièce. Inspirée de la «manie» d'Adamov pour ce
jeu très populaire, elle retrace l'histoire du «flipper»,
depuis son apparition dans les années 1930 jusqu'à
l'invention des leviers du haut, du «return-ball» et
de ce fameux «Tilt» qui plongeait l'écrivain dans le
désespoir. Les personnages (dont l'un, Arthur, n'est
autre qu'Adamov lui-même) ne vivent que pour ce
«fauve» qui engloutit ou produit de l'argent. Car la
machine symbolise le pouvoir des trusts qui contrôlent
le marché des jeux. Le Ping-Pong a donc une portée
politique très nette : il reflète la conversion d'Adamov,
influencé soudain par Brecht, au communisme. Dans
cette oeuvre née d'un des rares moments de bonheur
dans la vie d'Adamov, l'humour triomphe souvent de
plus sombres instants.
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