Maguy : Difficile à croire qu'il y a eu ici un vrai studio de cinéma avec de grands chevaux et des milliers de figurants qui traversent les rues, qui dansent et se bagarrent.
Marcus : Ce sont des restes. Il reste à peine assez de place pour un studio photo. J'ai posé ma valise, mon cul et tout dedans.
Maguy : Difficile à croire que tu aies commencé à écrire un film comme ça.
Marcus : Non, ce n'est pas comme ça. C'est le Kid qui m'a raconté comment c'était.
Maguy : Le Kid, il faut qu'il vienne.
Marcus : Va falloir. C'est ce qu'il a dit.
Maguy : Oui, c'est ce qu'il a dit.
Marcus : L'idée du film que j'écris, c'est une autre histoire. Ça m'est pas venu quand j'ai posé ma valise. C'est après que j'ai vu la coïncidence. Le film, il y a longtemps que j'avais envie de l'écrire pour qu'il raconte que je suis bien né là-bas d'où je suis venu ici.
Maguy : ... A croire que tu écris un film où personne ne parle de Kari.
Marcus : C'est une autre histoire...
Maguy : On la ramène là-bas pour l'enterrer. Là-bas d'où tu viens et qu'elle ne connaît pas. Elle était assise là...
Marcus : Je sais...
Pourquoi les journaux ne parlent-ils pas de Kari ? Sa mort n'est-elle pas suffisamment spectaculaire ? Bien sûr, si elle faisait partie de ces femmes turques brûlées vives par des skinheads... Ou encore de ces jeunes filles mortes pour avoir refusé de se laisser rapatrier et marier...
Maguy s'interroge et Marcus rêve son film sur fond de société en ruine. Pourtant, une fenêtre reste éclairée toute la nuit...
Un texte étrange, court, puissant et dérangeant.
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