La Bérézina présente, dans la mémoire française, comme dans son inconscient, l'image d'un désastre sans précédent ni limites. Elle symbolise la chute irrémédiable d'une armée dans les ténèbres de la défaite et de l'anéantissement. L'imagerie populaire ou romantique a dépeint cet événement sous ses aspects les plus sombres, les plus terribles et les plus ahurissants.
Abyssale tombe de la Grande Armée, la Bérézina marque la fin de la domination française sur le continent européen. Hégémonie déjà contestée dans la Péninsule ibérique par les Anglais et leurs alliés espagnols et portugais.
Le soldat n'obéit plus à son sergent ou à son officier, lorsqu'il en a encore. Il n'y a plus de bataillons, de régiments, de divisions. Ce n'est plus une armée, c'est un corps sans squelette ni cerveau. C'est un mourant qui n'en finit pas d'agoniser, et que la Bérézina finit d'achever.
Dans un premier temps, ce franchissement est une manoeuvre de diversion aux yeux de l'ennemi et de franchissement d'un obstacle linéaire majeur, une rivière.
Dans un second temps, la Bérézina est une bataille. Elle est livrée sur les deux rives de la rivière
Cette bataille de la Bérézina s'achève par une victoire : hormis les traînards qui n'ont pas voulu franchir les ponts lorsque cela était possible et qui seront pris, l'armée française a contenu, voire repoussé son ennemie russe. La retraite peut continuer sans que la Bérézina se transforme en ce piège mortel qu'a souhaité Koutousov.
La Bérézina est bien une victoire française.
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