Tina : On avait acheté une petite maison à l'entrée de la ville, un endroit tranquille, sans histoire. On ne voyait pas grand monde, des collègues à lui, de temps en temps, qui se racontaient des histoires de flics. Je travaillais à la mairie... déclarations de naissance, publication des bans, permis d'inhumer... Le dimanche, quand il n'était pas de garde, il nous emmenait voir les courses. C'était idiot, il perdait toujours aux courses. On devait bien aimer ça... Que ce soit idiot, on aimait ça. Je ne me souviens pas d'être tombée triste, comme ici. Je ne pensais pas. C'est ça, je ne pensais jamais... Je... je barbotais. La vie avançait comme un tapis roulant, tout fonctionnait... plus ou moins... On n'a rien vu venir.
Morgana : Le tapis s'est arrêté.
Angie : Pourra-t-on le faire redémarrer ?
Yesa : Telle est la question.
Tina : En attendant, je dois réapprendre à marcher. Pas facile.
La situation des réfugiés du Camp Sud n'est guère brillante. Forcés de fuir une Europe dévastée par la guerre et les épidémies, Oswald, Tina, Marie et les autres se trouvent confrontés au rationnement, à la folie qui s'empare de ceux qui boivent l'eau de la rivière, aux ravages que provoque le Morkor, alcool clandestin fabriqué dans l'enceinte même du camp. Seuls l'amour et l'entraide parviennent quelque peu à adoucir la vie quotidienne...
Une inversion des rapports de forces qui dominent le monde actuel en faisant des Européens les réfugiés dans les camps africains...
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