La Révolution syrienne, qui a débuté en mars 2011, participe de la
vague démocratique qui traverse le monde arabe depuis décembre 2010.
Pourtant, là où les protestataires tunisiens et égyptiens sont parvenus à
renverser leurs despotes en quelques semaines, la contestation syrienne
s'est heurtée à une répression déchaînée. C'est que, pour l'emporter sur
la «Syrie d'Assad», les forces révolutionnaires doivent non seulement
affronter la barbarie du régime, mais aussi dénouer le lacis des ingérences
étrangères, puisque Assad est passé maître dans la manipulation des
crises internationales à son profit.
La Syrie actuelle, née sur les ruines de l'Empire ottoman, à la fin du
premier conflit mondial, dont les frontières ont été dessinées par les
puissances européennes en 1920, est le fruit du déni colonial du droit à
l'autodétermination. Et c'est cette exigence d'autodétermination, par la
voie civile et militaire, qui alimente le soulèvement populaire.
Un tel renversement de perspective fait que la chute de la maison
Assad aura des retombées encore plus considérables que les révolutions
de Tunisie et d'Égypte sur l'ensemble d'une région géostratégique, pensée
comme telle au début du XXe siècle : le Moyen-Orient. L'enjeu n'est rien de
moins que de remettre le peuple syrien au centre de sa propre histoire,
qui fait de lui le «coeur de l'arabité» et l'héritier d'une longue tradition
culturelle et politique. Le ballet diplomatique et les rivalités régionales
peuvent encore aujourd'hui entretenir l'illusion d'une Syrie-théâtre où se
mèneraient des «guerres par procuration», l'essentiel se passe désormais
à l'intérieur de cet espace syrien où, loin du regard des observateurs
étrangers, mûrit la Syrie de demain, et se joue donc l'avenir de la région.
Le Nouveau Moyen-Orient est le premier livre consacré à la Révolution
syrienne qui mêle perspective historique, analyse d'actualité et réflexion
prospective.
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