Prétendre étudier « Le néo-constitutionnalisme marocain à l'épreuve du printemps arabe » apparaît comme une démarche à la fois nécessaire et paradoxale. Nécessaire dans la mesure où l'on ne saurait faire abstraction de la période qui a été choisie pour promulguer la nouvelle Constitution de juillet 2011, avec la volonté de répondre aux attentes des diverses composantes de la population, notamment de la jeunesse. Les réformes institutionnelles ne peuvent suffire à tout résoudre mais elles fournissent un signal fort quant à la capacité des dirigeants à tenir compte des amertumes et des espoirs qui, dans le reste du monde arabe, ont pris une forme violente, génératrice de phases alternées d'émeutes et de répressions, avec son cortège de morts, de persécutions parfois aveugles et de crise économique. Du moins le Maroc y a-t-il échappé. Paradoxale puisque le texte constitutionnel se situe dans une continuité dont peu de pays donnent l'exemple avec, d'une version à l'autre, et sur un peu moins d'un demi-siècle, une croissance régulière du nombre des droits de l'homme et des libertés publiques reconnus et protégés, avec une extension régulière sur la longue période du rôle du chef du gouvernement et des assemblées, avec l'apparition et l'acceptation d'un réel contrôle de constitutionnalité, avec la reconnaissance des valeurs de décentralisation, avec la multiplication des autorités indépendantes...
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