Le nationalisme camerounais dans les programmes et manuels d'histoire
Plus de cinquante ans après les faits, et pour la première fois, un ouvrage rente d'étudier scientifiquement ce qu'on enseigne aux élèves et étudiants camerounais sur l'histoire de la lutte indépendantiste, au Cameroun en particulier, ainsi que sur celle de toutes les luttes anticolonialistes dans ce pays, en général.
Le Cameroun est un pays détenteur d'un passé nationaliste très ancien. Les contestations de l'ordre colonial n'y ont pas débuté avec l'UPC (Union des populations du Cameroun). Ce mouvement politique a simplement hérité d'une tradition nationaliste dont il s'est inspiré pour mener la lutte pour l'indépendance. Seulement, étrangement, ce riche patrimoine nationaliste est assez dévalorisé dans les enseignements scolaires et même universitaires du Cameroun. En effet, dans les programmes et les manuels d'histoire de ce pays, le nationalisme camerounais est, à travers les mécanismes subtils de la violence symbolique, occulté, falsifié, et présenté de façon vague et par portion congrue. Ce qui a pour conséquence de produire socialement une jeunesse ignorante de l'histoire nationaliste de son pays, et de créer, par cette aliénation culturelle, un ordre social favorable au maintien et à la perpétuation de l'hégémonie de la classe dirigeante camerounaise, ainsi qu'à celle de l'ex-puissance coloniale qu'est la France.
Aussi, l'ouvrage montre, par une méthodologie rigoureuse et une analyse factuelle, mais aussi théorique, que les enjeux d'une telle dévalorisation sont idéologiques, politiques, économiques, et socioculturels. En fait, c'est que, globalement, l'histoire du nationalisme camerounais renferme des faits qui, s'ils étaient connus de la jeunesse camerounaise, pourraient ébranler les fondements de l'Etat camerounais, de même que ceux de la domination néocoloniale de la France sur le Cameroun.
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