Le Mythe Hitler
« Mon Führer que j'adore avec ferveur ! C'est votre anniversaire et nous n'avons que deux voeux ardents : que tout, dans notre patrie, soit aujourd'hui et demain exactement comme vous voulez que cela soit, et que Dieu vous préserve pour nous à jamais ! Votre fidèle E. E. » Comme cette Berlinoise en 1935, ils furent des milliers à témoigner leur adoration au Führer
- jusqu'à Stalingrad. Hitler n'était-il pas un génie politique, doublé d'un homme simple et bon, photographié ici embrassant un enfant, là au côté d'un vieillard hospitalisé ? Un célibataire qui sacrifiait les bonheurs de la vie maritale à la grandeur du destin de l'Allemagne ? Un chef capable d'annexer l'Autriche sans verser une goutte de sang ? Un grand bâtisseur, enfin, qui avait su relever son pays de la misère...
Ce culte de la personnalité fut l'élément-clé de l'intégration politique au système nazi. Seule la puissance du mythe était à même de contenir les forces centrifuges du Parti : si ses dignitaires étaient parfois perçus comme des individus cupides et hypocrites, Hitler faisait figure d'incorruptible héros de la nation. Et quand le parti se livrait a des exactions, c'était sans l'assentiment de son Führer. Les enquêtes d'opinion secrètes effectuées par les autorités nazies confirment l'effrayant diagnostic posé par Hitler lui-même : « La grande masse de la population allemande a besoin d'une idole. »
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