Journaliste au Figaro, j’ai souvent rencontré Jeanne Calment, notamment à l’occasion de ses anniversaires : le 120ème, le 121ème, le 122ème... Chaque fois j’étais sidéré par sa mémoire phénoménale, sa vivacité d’esprit, son humour surprenant… et sa prodigieuse santé de fer. Née le 21 février 1875 sous Mac-Mahon, disparue le 4 août 1997 sous Jacques Chirac, Jeanne Calment était tout à fait consciente de son statut de star planétaire. Du monde entier, des journalistes lui consacraient articles et reportages, des scientifiques s’interrogeaient sur son exceptionnelle longévité, des milliers d’admirateurs lui écrivaient. Passablement sourde, presque aveugle, mais toujours parfaitement apprêtée, parfumée, la reine Jeanne trônait dans son fauteuil et recevait sa cour dans sa chambre d’une maison de retraite d’Arles, la ville où elle était née et où elle avait toujours vécu. Etait-ce de se sentir au centre de tant d’attentions qui lui permit de vivre aussi longtemps ? Tel est mon sentiment. Jeanne Calment était la preuve que la vitalité n’est pas qu’une affaire d’ADN, mais aussi de désir, d’optimisme, de gaîté et de sociabilité. A tel point que, même à son âge, sa mort devint pour moi une énigme. J.C. L.
Jean-Claude Lamy a notamment été récompensé par le Prix Goncourt de la biographie pour Prévert, les frères amis (Robert Laffont, 1997) et par le Prix Cazes-Brasserie Lipp pour Mac Orlan, l’aventurier immobile (Albin Michel, 2002). Curieux de tout, au cours de son enquête sur le « cas » Jeanne Calment, il se livre à de brillantes incursions dans les domaines de la peinture, de la littérature, des découvertes scientifiques. Ce sont 122 ans d’histoire qu’il revisite en compagnie de celle qui détient encore le record absolu de longévité.
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