Pourquoi les enfants parlent-ils de monstres ? À partir de situations cliniques,
l'auteur interroge les fonctions que le monstre assume dans leur
vie psychique. À la différence du loup, de la sorcière, voire de la bête,
celui-là ne possède aucune forme préétablie, et pourtant il fait partie des
images fréquemment utilisées par les enfants pour évoquer l'inquiétant.
Le surgissement du monstre dans la clinique de l'enfant correspond-il à une
plainte de ce dernier, à un moment où il vient dire qu'il ne comprend plus,
qu'il est inquiet parce qu'il ne maîtrise plus ce qu'il voit ? Ou bien la présence
du monstre témoigne-t-elle d'une mise en forme esthétique de la vie
fantasmatique ? Lorsque les mots manquent à dire la réalité, le signifiant
«monstre» n'est-il pas utilisé pour témoigner de l'étrangeté d'un vécu, pour
figurer une radicale différence entre soi et l'autre ?
L'expérience clinique de l'auteur suggère que c'est d'abord en tant qu'image
vue mais non reconnue que les monstres assument une fonction de dévoilement
d'un insu propre à la vie inconsciente.
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