« Des jeunes romanciers apparus au lendemain de la guerre, de ceux que Bernard Frank baptisa "Hussards" et des autres, Antoine Blondin (1922-1991 ) est sans doute celui qui possède la voix la plus originale - même si la critique s'est efforcée de lui trouver des parrains prestigieux : Giraudoux, Aymé, Cocteau, Fraigneau... Écrivain en mode mineur, funambule du style, il se dégage de lui un charme qu'on a du mal à définir, une "frivolité profonde", une mélancolie clownesque (tendance Charlot). Jacques Laurent écrivait que Blondin avait inventé dans Les Enfants du bon Dieu "une tristesse nouvelle", Roger Nimier proposa le verbe "blondiner" : "façon d'entrer dans le monde en utilisant son coeur comme ouvre-boîte" ».
Nostalgie de l'enfance, amour des paysages, admiration pour le sport et les champions, culte de la camaraderie et de l'amitié... Tels sont les thèmes chers à Antoine Blondin, pour qui écrire revenait à « convertir la mélancolie en fantaisie, ne pas passer à la gravité, sans méconnaître pour autant ce que l'existence peut offrir de douloureux... » (Ma vie entre des lignes). Entre vagabondages et « emprunts thématiques », sens de l'immédiateté et goût de la surprise, cultivant les réminiscences et parfois rehaussée de nuances moralistes, l'« improvisation » blondinienne réussit à nouer le dialogue entre des genres et des formes a priori incompatibles : articles et chroniques journalistiques, romans, autobiographie, mini-essais critiques...
Un tour du monde imaginaire d'Antoine Blondin dont Alain Cresciucci nous fait savourer les grands moments secrets de l'oeuvre avec brio et tendresse.
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